La Baise bock promet un bon coup de buzz
Un nectar interdit aux moins de 18 ans à butiner avec curiosité. Servie à partir de mercredi dans une poignée de bistrots, et accompagnée à chaque fois d'une exposition de dessins érotiques, la Baise Bock n'a rien d'une bière ambrée traditionnelle. Produite à Schiltigheim par la microbrasserie Storig, la boisson, qui allie gingko, ginseng, bois bandé et houblon, se veut aphrodisiaque.
« Tout a commencé par une brève de comptoir », explique Marc-Paul Baise, qui a donné son nom au projet. Le patron du bar les Douze apôtres se lamentait de la baisse de consommation de bière, et cherchait une idée pour le Mondial de la bière, qui va se dérouler à Strasbourg (lire ci-contre). « On s'est alors dit "Pourquoi ne pas créer une boisson amoureuse, qui fasse parler ?" »
Pour ce premier essai, seuls « trois fermenteurs » de Baise Bock - comprendre vingt-et-un fûts de 30 litres -, ont été brassés par la microbrasserie, qui produit chaque année un millier d'hectolitres. « Notre objectif est de faire un buzz pour montrer que la créativité peut être un atout qualitatif pour la production locale », explique Gilles Le Quellec, l'un des quatre copropriétaires de la brasserie. Et pour cause, selon lui : « Le marché alsacien est très décevant, a contrario de ceux de Bretagne ou de Corse ». Car les propriétaires de cafés et de restaurants, qui ont « souvent un contrat avec une grande brasserie pour obtenir des avantages », constitueraient « un véritable frein au développement local », en ne laissant pas de place aux petites productions sur leur carte. Résultat, selon Gilles Le Quellec, « dans l'esprit de beaucoup d'Alsaciens, aujourd'hui, une bonne bière est allemande ou belge ».
Philippe Wendling
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