Carlsberg et Heineken discutent d'un rachat en commun de Scottish & Newcastle
Londres (AWP/AFX) - Les brasseurs danois Carlsberg et néerlandais Heineken ont confirmé mercredi qu'ils discutaient ensemble d'un rachat en consortium du britannique Scottish & Newcastle, dont ils se répartiraient les activités, les brasseries françaises Kronenbourg notamment passant à Carlsberg.
Si une offre est présentée, ont précisé les deux groupes dans un communiqué à la Bourse de Londres, elle sera «probablement en numéraire».
Carlsberg s'attribuerait les 50% de Scottish & Newcastle dans la coentreprise qu'ils possèdent ensemble en Russie, BBH. Le Danois prendrait aussi les activités grecques et surtout françaises, avec Kronenbourg, numéro un en France avec une part de marché de 35%.
Heineken de son côté prendrait le marché britannique et le reste de l'Europe (Portugal, Belgique, Finlande).
Le communiqué n'évoque pas l'avenir des activités en Asie et aux Etats-Unis.
Scottish & Newcastle a enregistré en 2006 un chiffre d'affaires de 4,155 milliards de livres (6 milliards d'euros) pour un bénéfice d'exploitation de 535 millions de livres.
Les activités britanniques qui reviendraient à Heineken ont représenté 1,864 milliard de livres pour un bénéfice de 206 millions de livres, la part de BBH qui reviendrait à Carlsberg 724 millions de livres pour un bénéfice de 160 millions, enfin l'International, que les deux groupes se partageraient, 1,567 milliard de livres pour un bénéfice d'exploitation de 178 millions.
Carlsberg et Heineken ont précisé qu'aucune approche formelle du britannique n'avait encore été réalisée, et qu'il n'était donc pas certain qu'une offre serait formulée. Scottish & Newcastle n'était pas immédiatement disponible pour une réaction.
Le communiqué a dû être rédigé en raison de forts mouvements du titre Scottish & Newcastle, agité depuis des semaines par des rumeurs de rachat. L'action bondissait de 21,39% à 772,62 pence une heure après l'annonce, pour une valorisation de 7,32 milliards de livres (10,5 milliards d'euros).
La rumeur a couru sur le marché d'une offre à 800 pence par action.
L'analyste Richard Withagen de SNS Securities a déclaré à l'agence Thomson Financial que cet accord «était de manière évidente une bonne affaire d'un point de vue stratégique» à la fois pour Heineken et Carlsberg.
Il a notamment souligné que Heineken «deviendrait numéro un en Grande-Bretagne et numéro deux en Belgique et au Portugal, tout en étant parmi les premiers en Finlande».
L'analyste a souligné les économies d'échelle que réaliseraient ainsi les deux brasseurs.
En Suisse, Carlsberg détient Feldschlösschen-Cardinal, alors que Heineken brasse, outre sa propre marque, les bières Calanda et Haldengut.
afx/jq
(AWP/17 octobre 2007 14h25)
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