Solariums: les jeunes en danger!
MÉLANOMES Déprime saisonnière ou préparation aux vacances: la tentation de quelques séances UV est forte. Mais en abuser augmente les risques de cancer. Surtout chez les jeunes
IVAN RADJA
02 décembre 2006
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Avec 20 à 30 cas annuels pour 100 000 habitants, la Suisse est l'un des pays les plus touchés d'Europe par le cancer de la peau, selon les statistiques de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). «Elle arrive même au deuxième rang, juste derrière la Norvège», ajoute sa porte-parole Christine Klinger.
La raison? «Difficile à déterminer, mais le pouvoir d'achat joue certainement un rôle.» Ainsi que l'accès aux salons UV self-service. En Suisse, aucune restriction n'existe en la matière. Contrairement à la France, où ils sont interdits d'accès aux moins de 18 ans depuis 1997, ou à la Belgique, pour les moins de 15 ans. Copropriétaire du solarium self service Top Sun, à Lausanne, Gérald Christinat précise que «de nombreux frontaliers français viennent en Suisse car les selfs sont carrément interdits en France.»
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour sa part appelé à l'interdiction des solariums pour les moins de 18 ans. Une mesure prise également par l'Union européenne en juin de cette année.
A part des mises en garde sur les dangers potentiels des UV sur www.ofsp.admin.ch, l'OFSP reconnaît qu'il n'existe aucune législation dans ce domaine en Suisse. Une lacune d'autant plus inquiétante que, selon une étude publiée mardi par le Centre international de recherche sur le cancer de Lyon (CIRC), a démontré que le risque de mélanome augmente de 75% chez les jeunes ayant commencé à utiliser les solariums entre 10 et 30 ans.
«Or, en Suisse, un sondage réalisé en 2004 a révélé que 15% des 15 - 29 ans avaient régulièrement recours à ces appareils», précise Christine Klinger. Pour des motifs esthétiques, psychiques (pour le moral), ou climatiques. «Ça fait du bien de se réchauffer un peu par ce temps», commente une cliente régulière du Top Sun. Certaines viennent en cachette, comme Aline et Elodie (prénoms fictifs), 15 et 16 ans, car «nos parents ne nous le permettent pas.»
A coup de 5 francs les 5 minutes, et de deux séances de 20 minutes par semaine, les jeunes n'hésitent pas à économiser pour avoir le teint bronzé et suivre la mode «métis». Sans forcément avoir conscience des risques encourus.
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