mardi 6 mai 2008

24 Heures - vous - VOYAGES - Le touriste vaudois doit ouvrir grand sa bourse en Europe

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Le touriste vaudois doit ouvrir grand sa bourse en Europe

VOYAGES | 23h38 Si les prix à la pompe explosent le long des routes cantonales, c’est pire dans les pays voisins, surtout lorsque l’on roule à l’essence sans plomb. L’euro fort et les hausses de prix alimentaires n’arrangent rien.


PHILIPPE MASPOLI | 04 Mai 2008 | 23h38

«Comment les automobilistes réa gissent à la flambée de l’essence», titrait 24 heures il y a une semaine. Si le coût du carburant de leur véhicule est le critère principal de leur budget vacances, ils seraient en tout cas bien inspirés de ne pas franchir la frontière. Surtout s’ils roulent avec de l’essence sans plomb, comme près de 90% d’entre eux.

Au moment de planifier son long week-end de Pentecôte ou ses vacances, le Vaudois évitera d’emmener son auto en Belgique, où le prix de la sans-plomb 95 défie l’entendement, au-dessus de 2 fr. 40. Mais la France, l’Italie, le Portugal et l’Allemagne, qui gravitent entre 2 fr. 25 et 2 fr. 30, pomperont aussi allégrement sa carte de crédit. Parmi les destinations de vacances les plus prisées, on ne trouve guère actuellement que la Grèce et l’Espagne pour rouler un peu moins cher qu’enSuisse.

C’est d’ailleurs dans la péninsule ibérique que les 12% d’adeptes du diesel trouveront leur paradis: à 1fr.77 le litre, difficile de faire mieux. Dans la plupart des pays, sauf l’Italie et la Grèce, ce carburant permet de limiter les dégâts avec même, en cherchant bien et en calculant juste, des tarifs avantageux en France voisine (www.prix-carburants.gouv.fr), face aux pointes à 2 fr. 13 observées du côté suisse. «Chaque état dispose de sa politique fiscale. La France, la Belgique et l’Autriche sont favorables au diesel pour soutenir les transporteurs. La Suisse, elle, reste dissuasive, alors même que la plupart des véhicules alimentés par ce carburant sont équipés d’un filtre à particules; ça ne tient pas!», relève Philippe Cordonier, porte-parole de l’Union Pétrolièresuisse.

Essence pas seule en cause

Un fois passé ce choc d’origine pétrolière, il reste à constater les conséquences de l’inflation et de l’euro fort. Les voyagistes vantent leurs forfaits, les packages all inclusive repas compris, qui prémunissent leurs clients contre les variations. «Nos prix sont fixés en francs suisses puis publiés dans nos catalogues en mars et en octobre-novembre. Ensuite, ils ne bougent pas», souligne Prisca Huguenin, porte-parole d’Hotelplan. Même constat rassurant chez Interhome, spécialiste de la location de logements de vacances: «Il n’y a pas de changement en comparaison avec l’an passé», relève Simon Lehmann, PDG d’Interhome.

Ce qui fluctue, disent les voyagistes, ce sont les «frais secondaires», ceux qui font le charme d’un voyage, le prix d’une certaine liberté. Et ça se présente mal chez nos voisins: non seulement leur monnaie s’est fortement appréciée par rapport au francsuisse (voir ci-dessous), mais les prix augmentent plus vite que dans notre pays. La zone euro a annoncé un taux d’inflation record de 3,6% en mars contre 2,6% enSuisse.

Cher Epoisses

Après les transports, c’est l’alimentation qui est la plus touché e (+6,2%). Vous aimez les spécialités fromagères françaises? Ciel, mon Epoisses! Les fromages et le lait ont, avec les combustibles, contribué le plus fortement à la hausse des prix. Les nouvelles de France ne sont d’ailleurs pas bonnes, pour qui apprécient les produits gastronomiques de ce pays: la viande, selon un dossier consommation de la mi-avril du site www.capital.fr, a augmenté de 17% en six ans.


L’euro toujours trop fort

Des augmentations de prix de 30% provoquées par l’euro fort par rapport au franc suisse? Pour Paul Coudret, conseiller économique à la BCV, c’est une exagération, ou alors il faut chercher d’autres causes:

«La monnaie européenne se situe à 1 fr. 61-63 ces derniers jours, elle oscillait entre 1 fr. 54-58 en 2005. On a une différence de 4%. Il est vrai que c’est beaucoup sur deux ans.»
Aux dernières nouvelles des marchés des changes, le dollar a repris des forces par rapport à l’euro. En revanche, la monnaie européenne continue à tenir la dragée haute face au francsuisse. PH. M.

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