mardi 11 mars 2008

Au cœur de Google à Zurich

Le Temps - Multimédia

Au cœur de Google à Zurich







VISITE. La firme américaine a inauguré son plus grand centre d'ingénierie en dehors des Etats-Unis. Le site suisse occupe une place capitale pour Google. Salles de massage, de fitness et babyfoot sont disponibles.

Anouch Seydtaghia, Zurich
Lundi 10 mars 2008


Il dort face à des poissons. A l'horizontale sur un siège en cuir doté de fonctions massantes, l'employé de Google est allongé devant une dizaine d'aquariums, chacun habité par des espèces différentes. Même le crépitement des flashs de photographes ne le sortira pas de sa torpeur. Trois étages au-dessous, dans une immense salle, un autre «Zoogler» joue au football sur sa Playstation 3 - et ce en face d'un écran gigantesque.

C'est ici, au centre de Zurich, que Google vient d'inaugurer son plus grand centre d'ingénierie en dehors des Etats-Unis. Depuis quelques jours, 350 employés, dont 300 ingénieurs, sont actifs sur les sept étages d'un immense bâtiment de 12000 mètres carrés. Autant dire que les employés de 42 nationalités sont à l'aise. Et ce d'autant plus que Google a importé ici tous les services disponibles à son siège mondial de Mountain View, en Californie.

De deux employés en 2004 - un ingénieur et un vendeur -, le siège zurichois a ainsi connu une croissance exponentielle, à l'image de la société, qui depuis a ouvert douze centres de recherche en Europe et en Israël. «Nous voulons avoir les meilleurs ingénieurs, à nous de nous implanter où ils se trouvent», martèle Nelson Mattos, vice-président en Europe pour l'ingénierie. Ainsi, un tiers des «Zooglers» est détenteur d'un doctorat. Ici, il faut être flexible et travailler vite. «Il est exclu de créer des business plan sans fin et de tenir des réunions à n'en plus finir: lorsque l'on a une idée, on la développe au sein d'un petit groupe et on la teste très vite», affirme Mario Queiroz, vice-président des produits pour l'Europe.

Chaque bureau ne compte ainsi pas plus de six postes de travail. Ici, pas de photos de familles ou d'enfants - la majorité des employés semble d'ailleurs être âgée d'environ 25 ans... -, mais ça et là des peluches et d'immenses maquettes en Lego. Face à leurs écrans d'ordinateur, les employés écoutent de la musique ou sirotent un soda - bien sûr, boissons et nourriture sont disponibles à volonté. Une atmosphère très cool, donc, mais que l'on devine laborieuse. Un indice: la salle de fitness située au rez-de-chaussée est ouverte 24h/24.

A chaque étage se trouvent de grands œufs équipés de téléphones: c'est là où les employés peuvent se réunir de façon informelle - les grandes salles de réunion sont quasi inexistantes - pour parler de leurs projets. Un peu partout trônent des poufs. Mais un grand tableau blanc n'est jamais très loin. «Les idées ne naissent pas toujours à son poste de travail, mais souvent en dehors: autant les partager un peu partout avec ces tableaux», avance Mario Queiroz.

Labeur et détente sont ainsi intimement liés. Les locaux sont aménagés de façon à ce que les employés se croisent souvent, pour favoriser l'échange d'idées. Et chaque étage possède une atmosphère différente pour stimuler la créativité - un coin suisse avec des télécabines, une copie d'une forêt tropicale... Bien sûr, le côté ludique reste très présent, puisque babyfoot, billards, salles de jeux vidéo sont disponibles un peu partout. Les amateurs de sensations fortes opteront pour un toboggan, voire une barre verticale (comme dans les casernes de pompiers) pour passer d'un étage à un autre. Trois espaces de massages sont disponibles, et un physiothérapeute devrait bientôt être disponible. Sinon, pour se détendre, il est aussi possible de s'asseoir dans un fauteuil de récupération, face à un feu de cheminée simulé sur un écran plasma. Les livres de cette réplique de vieille bibliothèque à l'atmosphère apaisante ne sont pas tous factices: çà et là, l'on trouve des ouvrages portant sur la programmation.

Bien sûr, le contact en vidéoconférence avec les autres bureaux à l'étranger et le siège mondial de Mountain View (Californie) est très facile. «J'appuie sur ce bouton, et je peux directement discuter en vidéo avec Larry Page et Sergei Brin», sourit Randy Knaflic, responsable du recrutement à Zurich.

De 350 aujourd'hui, le nombre d'employés devrait fortement croître ces prochains mois, et pourrait dépasser les 1000.

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